Pour vivre heureux, bloguons cachés ?

En commençant à bloguer, j’avais en tête de garder cette activité pour moi. Peut être par peur d’être moquée, ou de passer pour une « je-sais-tout-je-le-dis-sur-le-net ». Rapidement, j’ai voulu attirer des lectrices mais bien évidemment, ce fut très difficile.

Je me suis accrochée et puis j’ai choisi d’en parler autour de moi. Après tout, ce serait sympa de se retrouver sur ce support et pourquoi pas, d’élargir le cercle de lectrices proches IRL à leurs connaissances. Une sorte de réunion Tupperware 2.0.

Crédit photo : Selimaksan

Crédit photo : Selimaksan

Et puis j’ai regretté. Pas tout de suite, non. Au départ, c’est toujours plaisant d’entendre « ho j’ai bien aimé ton dernier billet » ou encore de recevoir des commentaires et de rebondir dessus lors des soirées. Je dois l’avouer, j’étais fière de mon tout petit blog lu par quelques personnes qui semblaient l’apprécier. Pourquoi ne pas continuer à en parler encore et encore, alors ?

Mais parfois, cela devient oppressant. Je vais passer les « tu as beaucoup de chances de recevoir des cadeaux, moi aussi je vais en ouvrir un » mais plutôt m’attarder sur les dommages collatéraux.

1 – L’impression d’inviter mes « proches » à voir chez moi par le trou de la serrure : partager ses sorties, ses envies du moment ne veut pas dire vouloir en parler de vive voix. C’est contradictoire, mais je me retrouvais toujours gênée de devoir raconter tout cela à voix haute devant tout le monde. Comme si je voulais garder cela virtuel mais ne pas aller plus loin.

2 – Donner une fausse impression à ses potes : il m’est déjà arriver d’entendre « je ne te voyais pas comme cela » en plein apéro. Rien de méchant, mais là il faut sortir les rames et expliquer ce qu’on a voulu dire en évoquant par exemple la garde des enfants par leurs grands parents. C’est un peu comme si les gens pensaient que vous prêchiez la bonne parole puisque vous l’écrivez sur votre blog. Or, je n’ai jamais écrit détenir la vérité sur ce qu’il faut faire, ou pas.

3 – Devoir se justifier : fatalement en bloguant sur la parentalité ou la vie en général, les sources d’inspiration se trouvent autour de soi. Pas toujours simple d’évoquer une idée sans l’illustrer par un exemple concret. « Tu parlais de moi dans ton billet ? ». J’ai toujours mis un point d’honneur à ne jamais parler de mes proches sans leur accord. Néanmoins, on ne peut pas contrôler la perception des messages et c’est bien dommage.

4 – S’auto-censurer : combien de fois ai-je voulu participer à des ateliers sur des thèmes précis pour finalement me raviser. Je ne pouvais pas parler de ceci ou cela, car c’était un secret. Ou encore pour ne pas blesser Pierre Paul Jacques.

5 – Passer pour une no-life : je sais, il faut se moquer de l’avis des autres. Mais je vous mets au défi de passer au dessus d’un « tu n’as pas d’amis ou quoi ? Pourquoi tu as besoin de raconter ta vie à des gens que tu ne connais pas ? ».

Bloguer, pour moi, c’est le partage de ce qu’on aime, de nos découvertes. C’est l’occasion de faire de belles rencontres, de s’ouvrir à des perspectives parfois même inattendues. J’ai réellement envie de continuer cette aventure sans prendre de pincettes et surtout sans me prendre la tête.

Alors ici, ce sera sous couvert d’un pseudo et sans avatar. Mais de façon bien plus libre.

5 réflexions sur “Pour vivre heureux, bloguons cachés ?

  1. Crevette dit :

    Coucou
    Comme je te comprends. J’ai fait un choix à mi-chemin. Seules 3 personnes de mon entourage connaissent mon blog, c’est justement l’anonymat qui me permet cette liberté de parole. Je suis sûre qu’ avec le temps, ils vont cesser de visiter le tien. Bon courage !

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  2. Elodie S dit :

    Pour toutes les raisons que tu viens de citer, j’ai décidé de bloguer anonymement. Enfin, anonymement c’est relatif. Disons que je n’en parle pas autour de moi mais que des photos de moi trainent quand même sur le blog. Je ne dirais jamais à mes amis ou à ma famille » tiens, j’ai un blog » mais s’il tombent dessus un jour – ce que je doute quand même car cela voudrait dire qu’ils avait l’intention de le trouver -, ça ne me dérangerait pas plus que ça…..J’ai un autre blog sur lequel je me dévoile beaucoup, celui-ci par contre, il n’y a ni mon prénom ni aucune photo de moi….Bref, tout ça pour dire que je comprends parfaitement. il y a plus de liberté à bloguer caché…

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  3. QuotidienDeMaman dit :

    Je n’ai pas voulu parler de mon blog de maman autour de moi. C’était un peu mon jardin secret où je pouvais m’exprimer librement sans craindre le jugement de ma famille ou mes amis.
    Mais bête que je suis je n’ai pas assez brouillé les pistes et certaines personnes l’ont découvert. Heureusement j’ai réussi à faire en sorte que quelques unes perdent ma trace mais je sais qu’il y a toujours 2 ou 3 de mes amies qui suivent mon blog.
    Par chance ce sont de très bonnes amies à qui je me confie habituellement. Elles ne me jugent pas et sont plutôt de bon conseil.
    Mais je n’aimerais pas que trop de personnes de mon entourage soit au courant. Je ne me sentirais plus aussi libre d’écrire les choses comme je les ressens.

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  4. laurahantz dit :

    Merci pour ton article.
    Ma famille sait que j’ai un blog, la plupart le suive, mais je ne me sent pas obliger de rendre des comptes, je le fais pour moi et tant pis si ça dérange.

    Par contre, j’ai un blog beauté ET famille, mais je ne mets jamais la photo de mon fils. Je ne souhaite pas qu’il apparaisse sur internet, ni moi d’ailleurs. J’ai juste une photo de profil Twitter, le reste je ne mets rien. Et c’est très bien comme ça

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